Origine
Pons Sancte Mariae puis Pont Sainte Marie, avec le hameau du Pont-Hubert a toujours été tête de pont sur la Seine. Cette position fera du village le lieu de passage de bien des armées et le malheur des habitants ...
A l'époque gallo-romaine, c'est le seul pont au nord de Troyes et un important carrefour de voies romaines. Les pavés de ces voies ont été employés à faire les caniveaux des rues. Quelques-uns, entassés près de la Mairie, existaient encore en 1861. Ils étaient en grès brut, longs de 60 cm, épais de 30 cm.
La féodalité
Il y a peu de données historiques jusqu'au Xe siècle. Le plus ancien seigneur connu est le Comte de Champagne. En 1154 et 1157, les comtes Hugues et Henri de Libéral donnent une partie du village aux chanoines de Saint-Loup et à la Collégiale de Saint-Etienne, notamment un moulin sur la Seine (en 1220, le meunier est un serf appelé Pierre). Le prévôt de Troyes vient parfois à Pont-Sainte-Marie où on lui doit "sinon le gîte, du moins la table".
Le chapitre de Saint-Etienne devient seigneur de Pont-Sainte-Marie. La Champagne est alors rattachée au domaine royal en 1284. En 1375 a lieu le partage des enfants nés des mariages contractés entre hommes et femmes appartenant au roi ou à l'évêque ... C'est à cette époque que l'on construit les premières digues le long de la Seine.
De la Guerre de Cent ans aux Guerres de religions
En 1373, les habitants sont contraints de participer à l'entretien des fossés et des remparts de Troyes. Après la prise de Troyes, Jeanne d'Arc et l'armée royale, allant à Reims, passent au Pont-Hubert le lundi 11 juillet 1429. En 1443, les ponts sont réparés moitié par le chapitre, moitié par les habitants. En 1468, les récoltes sont si mauvaises que les dîmes sont levées. La traversée du village est aménagée en 1497 et 1553 afin de faciliter le passage des " postes du Roi ". Pont-Sainte-Marie fait alors partie de la " Mairie royale de la Grande Rivière ", groupant plusieurs villages de la rive droite. A la Mairie sont conservés les actes de baptême, mariages, décès depuis 1533. Le village semble avoir beaucoup souffert des Guerres de religions : Huguenots et les troupes royales sillonnent la Champagne.
Après la Saint-Barthélémy, Jean Balleduc, capitaine à Pont-Sainte-Marie, reçoit l'ordre de mettre les réformés en état d'arrestation le 31 août 1572. En 1585, trois milles hommes de religion " nouvelle " y prennent garnison. Le 25 janvier 1589, passage du Duc de Mayenne. En 1594, logement de mille cavaliers et arquebusiers venus combattre la Ligue.
De Henri IV à la Révolution
Le calme revient, troublé en 1638 par le passage du Régiment de Picardie qui fait " subir de grandes vexations ". Sous Louis XIV et Louis XV, les grandes routes sont aménagées sur le tracé actuel : routes royales, elles deviendront impériales puis nationales. En 1674, le village est taillable pour l'entretien de la milice bourgeois de Troyes. En 1758, une partie du marais est asséchée et mise en cultures. En 1785, rattachement du Pont-Hubert à la communauté de Pont-Sainte-Marie. Le village a 348 habitants en 1787. Les habitants ont la jouissance de biens communaux : pâturage, marais et crôlières. Le curé touche alors 1 200 livres ; le maître d'école 90 livres et le sonneur 12 livres.
Révolution et Empire
Dans les archives de la mairie, on peut suivre la répercussion des événements de Paris : délivrance de laissez-passer, taxation des prix, nomination de commissaires de surveillance, adjudication pour la descente des cloches envoyées en fonderie le 4 Frimaire An II " de la République Française Une et Indivisible". L'église est fermée de 1793 à 1805.
En 1814, le 6 février, Napoléon fait brûler le grand pont de Pont-Hubert pour retarder l'avance des alliés. Quatre maisons gênant la défense furent incendiées . Vaine précaution : la jonction des armées eut lieu dans les marais de Villechétif, complètement gelés. Les réquisitions s'abattent sur le village de 1815 à 1816.
De 1815 à nos jours
Le budget de la commune en 1824 est de 961,78 F de recettes pour 892,72 F de dépenses. En 1830, le maire doit prêter serment : "Je jure fidélité au Roi, obéissance à la charte constitutionnelle et aux lois du Royaume". En 1844, un arrêté interdit de nouvelles couvertures en chaume. le village se développe alors rapidement ; une école y fonctionne depuis la Révolution : les élèves paient l'instituteur 0, 60 F par mois.
En 1848, les " sieurs " redeviennent des " citoyens ". En 1870, l'armée prussienne, après la capitulation de Metz, passe à Pont-Sainte-Marie, marchant vers la Loire. Le 2 avril 1871, les Prussiens célèbrent dans l'église la Pâque protestante.
De 1914 à 1918, vingt-deux hommes du village meurent pour la France. En 1940, le pont est détruit avec deux pâtés de maisons. En 1944, la destruction est renouvelée par les Allemands en fuite. Ce quartier a été reconstruit ; le pont se trouve maintenant dans le prolongement de la R.N. 60.
Pour en savoir plus sur l'histoire de la commune, vous pouvez vous procurer la revue "Pont-Sainte-Marie, du village à la ville" disponible à la mairie au prix de 10 euros.
Retrouver des centaines de cartes postales de la commune sur le site
http://perso.wanadoo.fr/raymond.elphege/psm/CPAPSM.htm
Liste des maires au cours du XXe siècle
Entrée en fonction en | Nom |
- | M. Dauvet |
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1907 | M. Hautelin |
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1924 | M. Adenet |
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1934 | M. Mathieu |
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1936 | M. Jaffiol |
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1940 | M. George |
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1945 | M. PetitJean |
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1953 | M. Marin |
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1956 | M. Clement |
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1960 | M. Cornet |
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1965 | M. Royer |
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1989 | M. Bischoff |
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2001 | M. Landréat |